Cybersécurité : pourquoi le marché s’assouplit mais reste exigeant
Les derniers résultats de l’étude LUCY 2025 publiée par l’AMRAE confirment une inflexion du marché de la cyberassurance en France. Les primes diminuent, les franchises baissent, l’offre devient plus accessible… Pourtant les exigences restent élevées. Pour les assureurs, mutuelles et courtiers, l’enjeu est clair : accompagner la professionnalisation du marché sans baisser la garde sur les critères d’éligibilité et les dispositifs de prévention.
Une baisse des primes… sans relâchement sur les risques
Après deux années de tensions fortes, les conditions tarifaires s’assouplissent, notamment pour les grandes et moyennes entreprises.
Mais cette détente apparente ne doit pas faire oublier la reprise de la sinistralité. Le ratio sinistres/primes est remonté en 2025 avec plusieurs incidents majeurs recensés dans le secteur industriel et les services financiers. La fréquence des sinistres continue aussi d’augmenter. Les incidents sont cependant de plus en plus souvent détectés, documentés et déclarés dans des formats standardisés, ce qui améliore leur prise en charge mais complexifie aussi l’analyse actuarielle des assureurs.
Cette évolution appelle à la prudence. La baisse des primes ne signifie pas une baisse du niveau de risque. Les critères d’éligibilité restent stricts et la maturité cyber devient un préalable à toute négociation tarifaire sérieuse. La gestion proactive des vulnérabilités, la surveillance et la traçabilité des actions sont désormais des standards opérationnels attendus, quelle que soit la taille de l’entreprise.
Les sinistres reviennent, sous une forme plus diffuse
La fréquence des sinistres grimpe rapidement, tandis que les montants indemnisés hors sinistres majeurs sont maitrisés. Pourtant, l’intensité financière moyenne des incidents reste modérée. On observe en effet une généralisation des incidents de type ransomware, fuites de données ou compromissions tierces à faible impact. Ce sont cependant des sinistres désormais mieux détectés et systématiquement déclarés. Cette évolution tient à plusieurs facteurs convergents.
Tout d’abord, la maturité des entreprises a nettement progressé. Les outils de détection, les plans de réponse à incident et la capacité de traçabilité se sont généralisés. Ce renforcement structurel permet une réponse plus rapide et une déclaration plus systématique.
La transposition de la directive LOPMI impose également depuis 2023 le dépôt de plainte dans les 72 heures pour que l’indemnisation puisse être mobilisée. Cette exigence accélère les démarches post-incident et incite les entreprises à formaliser leur gestion des preuves, leurs rapports forensiques ou leurs audits techniques. Ce que les assureurs exigent de plus en plus pour ouvrir un dossier.
Enfin, les nouvelles réglementations européennes comme NIS 2 ou DORA renforcent la pression sur les acteurs régulés et leurs fournisseurs critiques. Depuis janvier 2025, DORA a imposé un cadre strict de résilience opérationnelle, y compris pour la gestion des prestataires IT. Ces textes ne sont pas seulement juridiques, ils structurent l’écosystème assurantiel en amont. En effet, les assureurs cyber croisent désormais la conformité de leurs clients aux exigences réglementaires dans leur grille d’éligibilité. Un tournant déjà visible dans les pratiques de souscription des grands groupes.
Cette montée en puissance des sinistres diffus traduit donc une double réalité : une menace toujours active et une professionnalisation des réponses. Le marché n’est pas en crise, il devient plus technique, plus documenté, plus exigeant.
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Être assurable en 2025 : les critères restent exigeants
La baisse des primes observée ne doit pas masquer une réalité. Les conditions d’éligibilité à une assurance cyber restent strictes. Les assureurs attendent aujourd’hui des garanties tangibles, structurées et vérifiables.
Pour maintenir leur couverture ou obtenir un contrat à un tarif compétitif, les entreprises doivent démontrer un socle de protection robuste : pares-feux actifs, MFA généralisée, EDR opérationnels, backups segmentés et supervision du réseau sont devenus des standards non négociables. Ce socle doit être renforcé par une capacité de réaction éprouvée. L’existence d’un plan de continuité d’activité, d’un dispositif de gestion de crise, de processus formalisés de déclaration RGPD et d’équipes formées est désormais exigée dans la quasi-totalité des dossiers analysés.
Le pilotage du risque cyber devient lui aussi un facteur différenciant. Les assureurs demandent de plus en plus la preuve d’un suivi régulier du niveau de maturité : audits internes ou externes, tests d’intrusion, cartographie des accès, reporting consolidé et indicateurs de remédiation. Cette exigence de pilotage actif pousse les organisations à mieux documenter leur gouvernance et leurs plans de mise en conformité.
Côté documentation, les attentes ne faiblissent pas. L’assureur doit pouvoir tracer les actions menées via des politiques de sécurité, des procédures écrites, des historiques de remédiation ou encore des preuves d’audits réalisés. Une gouvernance claire est également requise, avec un RSSI identifié, un lien direct avec la direction générale et une implication concrète des directions métiers sensibles.
Quel rôle pour les assureurs et mutuelles ?
Dans ce paysage en mutation, les assureurs et mutuelles ne peuvent plus se contenter d’indemniser les conséquences d’un incident. Il s’agit désormais d’accompagner la montée en maturité cyber de leurs assurés, d’aider à orienter les investissements de protection et de proposer des référentiels d’éligibilité plus lisibles, adaptés à chaque typologie d’entreprise.
Les entreprises quant à elles recherchent un partenaire capable de les guider dans la compréhension de leur exposition au risque, dans la structuration de leur gouvernance cyber et dans la mise en place de solutions concrètes.
Sur le terrain, plusieurs grandes entreprises envisagent la création de captives cyber pour internaliser la gestion du risque. D’autres préfèrent intégrer des garanties dans leurs contrats RC ou dommages existants. Mais la majorité du marché exprime une attente simple : une offre claire, adaptée à leur niveau de maturité et activable sans surcharge administrative.
Dans ce contexte, les assureurs les plus en avance sont ceux qui parviennent à industrialiser leurs parcours de souscription et de renouvellement, à fluidifier l’expérience assurés-assureurs et à embarquer des outils de diagnostic ou de scoring cyber directement dans leurs extranets ou leurs réseaux. Cette logique de plateforme permet de passer d’un produit technique à une démarche d’accompagnement. Un enjeu décisif alors que la réglementation, la sinistralité et les attentes des clients convergent vers une exigence croissante de lisibilité et de valeur ajoutée.
Recommandations pour structurer votre parcours assurantiel cyber
Pour les assureurs, mutuelles, plateformes ou courtiers spécialisés, plusieurs actions concrètes peuvent être engagées :
- Mettez à jour vos questionnaires de souscription pour intégrer progressivement les exigences des référentiels NIS 2, DORA et ISO 27001. Grâce aux modules FASST, vous pouvez configurer des formulaires dynamiques, à logique conditionnelle, totalement personnalisables en no-code. La pédagogie embarquée (tooltips, préremplissage, messages d’aide) réduit les abandons et fiabilise la déclaration.
- Digitalisez le parcours de souscription de bout en bout avec une collecte automatisée des pièces justificatives via le module FlexiDocs, un suivi en temps réel des étapes, la traçabilité des consentements et des relances intégrées.
- Intégrez des simulateurs de risque et des modules de sensibilisation à l’attention des assurés. La Marketplace FASST propose des connecteurs avec des contenus interactifs déployables à la demande dans vos parcours clients ou espaces dédiés.
- Appuyez-vous sur des partenaires spécialisés ou des plateformes API-first pour enrichir votre offre sans développement lourd. L’architecture OIP de FASST permet d’intégrer simplement des services tiers dans vos parcours existants. Vous pouvez ainsi proposer une offre augmentée, pilotable depuis une seule interface, avec un time-to-market maîtrisé.
En 2025, les assureurs qui parviennent à proposer un parcours assurantiel cyber industrialisé, lisible et activable à la demande consolident leur position sur un marché où les marges se tendent mais où la demande explose. Ces dispositifs structurent l’accès même à une cyberassurance pertinente pour 2026 et au-delà.
En conclusion, la dynamique observée en 2024–2025 sur le marché de la cyberassurance française est ambivalente. D’un côté, un marché qui s’assouplit, se démocratise et attire de nouveaux profils. De l’autre, des exigences de plus en plus techniques, une sinistralité diffuse mais réelle et un équilibre fragile entre attractivité tarifaire et solvabilité assurantielle.
La clé de la réussite ? Accompagner les entreprises dans une logique de montée en compétence et de co-construction tout en proposant des outils simples, intégrés et pilotables.
Besoin d’industrialiser vos parcours cyber, santé, prévoyance ou patrimoine avec des briques interopérables ? Découvrez les solutions FASST !
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